Dès midi, des exemplaires circulaient à Versailles. L’intendant est aussi un précieux moyen d’information pour le pouvoir central. Face aux aspirations d'une bourgeoisie enhardie par le développement économique, parfois même enrichie très vite par les grandes spéculations boursières sous Louis XV, la noblesse traditionnelle cherche à préserver ses privilèges et à garder le monopole de certaines activités, notamment militaires. Il est repris par les moines Haymon[5] et Heiric d'Auxerre[6] au IXe siècle et par deux évêques carolingiens, Adalbéron de Laon et Gérard de Cambrai, qui théorisent ce type d'organisation sociale alors que la France connaît une crise politique autour de l'an mille[7]. Dans le mouvement d’esprit public de l’ancien régime, dans ce mouvement qui traversait-la société et le gouvernement, il y avait eu pour ainsi dire deux courans. Les droits féodaux sont moins bien acceptés par les paysans, car les seigneurs ne jouent plus leur ancien rôle de protecteurs. Ces coutumes sont différentes selon les régions : ainsi le système d'héritage n'est pas le même en Normandie et dans le Languedoc. L'Ancien Régime, s'il s'est identifié avec l'absolutisme, procède, quant à ses assises politiques, d'une structure plus complexe. Le roi gouverne assisté par son Conseil. Les charges de conseiller sont vénales, mais le roi choisit les titulaires des fonctions importantes. Les historiens nomment Ancien Régime la société française dans les trois siècles qui précèdent la Révolution française de 1789. Le protestant Henri de Navarre, bien qu'héritier légitime du trône, dut se convertir pour être roi de France. L’Ancien Régime et la Révolution ne sont pas imperméables.Alexis de Tocqueville affirme dans L’Ancien Régime et la Révolution que la Révolution française n’a en réalité fondé un nouvel ordre social qu’en faisant parvenir à maturité ce que les temps antérieurs avaient préparé. Il intervient dans la répartition du principal impôt direct, la taille. Le prix du pain augmente, ce qui rend d'autant plus insupportables les impôts et les droits seigneuriaux qui pèsent sur les masses populaires. Les ordres accueillent les cadets des familles aisées qui sont exclus des successions familiales par le droit d'aînesse. Elle avait un rôle d'encadrement social, car les fêtes, les cérémonies étaient toutes religieuses, les métiers avaient leurs saints patrons, elle s'occupait de l'enseignement, de l'assistance aux malades, aux vieillards, aux enfants abandonnés... Les exclus du catholicisme (protestants, comédiens) n'avaient pas de droits civils et surtout pas le droit d'être enterrés en « terre bénie ». La taille est prélevée selon les provinces par des officiers titulaires de leur charge, faussement appelés « élus », ou les États provinciaux, assemblées de notables. Au sommet, quelques grands seigneurs accumulent les faveurs royales, il s’agit des princes du sang ou bien souvent de favoris ou de leurs descendants. Alexis de Tocqueville contribue à fixer le terme dans son ouvrage L'Ancien Régime et la Révolution (1856). Sous Louis XIV, des écrivains illustres ont critiqué, sous couvert de comédies ou de fables, la société d'ordres. L’assemblée des principaux propriétaires répartit l’impôt et recrute le maître d’école. La vie collective est rythmée par les fêtes religieuses catholiques. Le chancelier appose le sceau royal sur les actes : il représente la justice éternelle. Un nouveau système unifié de poids et de mesures apparaît: le système métrique. En effet, le clergé prend à sa charge le culte public, l'état civil, l'instruction publique et l'assistance publique. Il existait dans l'Empire Romain chrétien (les sacerdotes, les nobiles et les pauperes) et dans des textes irlandais du VIIIe siècle (les druíd formés par les druides et prêtres, la fláith formée par l'aristocratie militaire et les bó-airig, hommes libres pour le travail)[4]. Tournant important de l’Histoire, le XVème siècle voit en quelques décades les ducs de Bourgogne rassembler sous leur bannière l'équivalent du Bénélux auquel s’ajoute le nord de la France dont l'Artois. - Le régime disciplinaire de l'ancienne monarchie française est le fruit de la nécessité d'un ordre à observer dans les bureaux et du hasard d'un droit coutumier tissé par les mains tatillonnes de praticiens de l'administration. Une étude historique de l'époque paradoxale que traversa la France sous l'Ancien Régime. Après l’application du concile de Trente, ils sont astreints à résider dans leur paroisse et ils sont mieux formés ; il y a maintenant un séminaire dans chaque évêché. Avec l'objectif affiché d'assurer la qualité des productions ainsi que la juste rémunération de ses membres, chaque corporation contrôle l'accès au métier, qu'elle défend par ailleurs contre les concurrences jugées déloyales. La justice courante est rendue tout d'abord par bailliages puis par présidiaux. Le ressort du Parlement de Paris est le plus vaste, mais ne couvre qu'une partie du territoire : le cœur historique du domaine royal (Anjou, Auvergne, Berry, Champagne, Île-de-France, Orléanais, Picardie, Poitou et Touraine), dont certaines provinces confiées un temps à des princes apanagistes. L'encadrement de la vie de cour à Versailles par le formalisme de l'étiquette a contribué à isoler la personne du roi. Elle a le droit de porter l'épée et de pratiquer la chasse. Treize cours des comptes sont vouées à vérifier les comptes des agents de l'État et à préserver le patrimoine royal. L'expression « société d'Ancien Régime » désigne dans cet article le mode d'organisation sociale qui a prévalu dans le royaume de France de la fin du XVI siècle à la fin du XVIII siècle. Tandis que le troisième ordre, qui comprend toutes les activités économiques, a des fonctions qui sont lucratives. Certaines charges municipales permettent leur intégration dans la noblesse dite de « cloche ». L’autorité royale est appliquée en province par 33 intendants dans les généralités. Les autorités locales et les populations très attachées à leurs privilèges s'opposaient régulièrement, souvent de manière violente, à cet absolutisme. À l'intérieur de chacun des ordres, cette hiérarchie se décline pour ordonner toutes les fonctions sociales. Le clergé régulier vit selon la « règle » (du latin regularis) d’un ordre, d'une abbaye, d'un couvent, d'un prieuré… Au Moyen Âge s'est établie la distinction entre les ordres contemplatifs consacrés à la prière (bénédictins, cisterciens...) et les ordres mendiants (franciscains et dominicains) voués à la prédication. Il écrit un Traité des ordres et simples dignités en 1610 dans lequel il décrit la séparation des trois ordres qu'il nomme aussi « états », tout en insistant sur l'obéissance due au roi. Le développement des échanges au Moyen Âge et la nécessité d’assurer la sécurité des villes pendant la guerre de Cent Ans ont favorisé l'émergence d'autorités municipales, les échevinages. La prospérité de Bordeaux transparaît dans le nouvel urbanisme de la ville préservé jusqu'à aujourd'hui. Comme dans les autres ordres, la condition des roturiers est extrêmement variée : certains bourgeois sont très riches et puissants. Des privilèges royaux leur sont accordés par lettre patente. Cette responsabilité est redoutée, car les personnes désignées risquent non seulement de s'attirer des inimitiés lors de la répartition de l'impôt mais également d'avoir à avancer les sommes impayées, sous la menace de sanctions qui peuvent aller jusqu'à l'emprisonnement. Cette construction idéologique (une classe dominante, les bellatores qui exercent le pouvoir et les oratores qui légitiment ce pouvoir, et une classe dominée, les laboratores), décrite en détail par l'historien Georges Duby, qui reconnaît sa dette envers la théorie marxiste du matérialisme historique althussérien[8], est revisitée par l'historien Mathieu Arnoux, qui évoque la fierté paysanne d'offrir librement son travail en échange de garanties assurant des moyens élémentaires d'existence (mise en place de marchés agricoles, service du moulin banal, dîme utilisée comme instrument de redistribution et d'assistance)[9]. Dans les affaires privées, ils suivaient les règles établies au cours des âges. APA: FR: Copier Le Gall, J. La fonction principale de la noblesse est d'assurer la paix et la justice; elle a donc le monopole de la force et de la guerre. L'Ancien Régime et la Révolution Alexis de Tocqueville, penseur politique, historien et écrivain français (1805-1859) Ce livre numérique présente «L'Ancien Régime et la Révolution», de Alexis de Tocqueville, édité en texte intégral. Livre : Livre L'ancien regime et la revolution de Alexis de Tocqueville, commander et acheter le livre L'ancien regime et la revolution en livraison rapide, et aussi des extraits et des avis et critiques du livre, ainsi qu'un résumé. Tout. Dans les affaires privées, ils suivaient les règles établies au cours des âges. Elle subsiste par la rente que paient les laboureurs. Le seigneur rend la justice. Le roi impécunieux vend ces charges pour en tirer des bénéfices et il permet par le mécanisme de la paulette la création de dynasties d'officiers qui peuvent échapper à son contrôle. Que demande-t-il ? La société d'Ancien Régime est donc le contraire d'une société matérialiste où l'économie impose sa logique à toute la société. De ce point de vue, la carte judiciaire de la France moderne reflète encore les ères d'influence urbaine de l'Ancien Régime. Comme dans toute la chrétienté, et conformément au magistère catholique, la société est envisagée comme un tout organique où chacune des parties vit en symbiose avec les autres. Dix-huit cours souveraines de justice, dont quatorze parlements, jugent en dernière instance. Histoire, sous l'Ancien régime. Leur souci de récupérer la mise de fonds initiale encourage leur corruptibilité. « Ancien Régime » expliqué aux enfants par Vikidia, l’encyclopédie junior, Une société coutumière et très hiérarchisée, Gouvernement de la France sous l'Ancien Régime, Organisation de la justice en France sous l'Ancien Régime, Impôts royaux en France sous l'Ancien Régime, https://fr.vikidia.org/w/index.php?title=Ancien_Régime&oldid=1474774, Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0. Elle attise ainsi les ressentiments à son égard. Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? La structure de la société d'Ancien Régime, Les origines historiques de la société d’ordres, Fonctionnement de la société d'Ancien Régime, Les blocages institutionnels à la veille de la Révolution. Les clercs sont exemptés de taille et de service militaire, mais restent soumis à certains impôts comme la régale ou la décime. Une fraction des laïcs se montre anticléricale, reprochant à l'Église son obscurantisme et les accointances du haut clergé avec la noblesse. D'abord exprimée de façon principalement satirique, la critique du système des ordres devient plus théorique dès la fin du règne du Roi-Soleil pour finalement proposer avec les philosophes du siècle des lumières un nouveau système de valeurs. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. La population est essentiellement rurale. Surtout, le mécontentement est général. La vie des paysans tient à l'abondance des récoltes, d'autant plus qu'ils sont soumis à de nombreuses obligations, en particulier : Parmi les citadins figurent des commerçants et artisans qui travaillent dans leurs boutiques et ateliers et appartiennent à une corporation. Ce sont les paysans qui paient l'essentiel des redevances et impôts qui assurent le revenu des prélats, seigneurs ou bourgeois. Comme le clergé, la noblesse dispose de privilèges : elle n'est pas assujettie à la taille, à l'impôt royal. De façon moins répandue qu’en Allemagne, certains prélats sont également seigneurs temporels : par exemple l’évêque de Mende est comte du Gévaudan. Elle participera activement à la Révolution française, donnant son nom à un mouvement politique, les Girondins. Les fonctions sont hiérarchisées en dignité, autrement dit la logique spirituelle du premier ordre prévaut sur celle politique du second, qui elle-même prévaut sur toutes les considérations économiques. La France de l'Ancien Régime une société coutumière, les différents groupes sociaux n'avaient pas les mêmes droits et devoirs dans la même région et entre régions différentes. Souvent mais pas forcément issus des rangs de la noblesse, ils sont nommés par le roi depuis le concordat de Bologne, obtenu par François Ier en 1516. Une étude historique de l'époque paradoxale que traversa la France sous l'Ancien Régime. À partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les charges militaires permettent également d'accéder à la noblesse. Le développement de villes concurrentes, Nantes et Rennes en Bretagne, Montpellier et Toulouse en Languedoc, donnera lieu au vingtième siècle à la création de nouvelles régions autour de chacune de ces villes devenues des grandes métropoles. La plupart des historiens du XIXe siècle font aussi débuter cette période avec l'accession au trône de France d'Henri IV en 1589, qui initie le règne de la branche de Bourbon[1]. Achat La Vie Sous L'ancien Régime à prix bas sur Rakuten. Les grandes villes sont aussi des centres économiques. Le culte protestant, dont l’existence est vivement contestée par une partie influente de l’opinion catholique, est finalement autorisé mais de manière restreinte par l’Édit de Nantes en 1598. trait aux Lois honnies de l’Ancien Régime. Il y avait de plus une administration locale, voire même une administration par profession qui subsistait. Ce n'est pas l'individu qui a une personnalité juridique ou une existence politique, mais le groupe. Le clergé tient des assemblées générales et dispose de ses propres tribunaux ; les officialités. XVI e-XVII e siècles, sous la direction de Le Gall Jean-Marie. Ce ne sont pas des individus qui sont nobles, mais des lignages qui conservent et se transmettent héréditairement des fonctions nobles. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . Le dimanche matin, 1er avril 1787, on mit en vente à Paris la Collection des mémoires présentés à l'Assemblée des Notables, précédés d'un «Avertissement », qui se vendait aussi séparément 1. En réalité, l'essentiel de ses ressources vient de la rente foncière. À l'intérieur de chaque ordre, les concurrences voire les inimitiés existent : le haut clergé issu de la noblesse porte un regard condescendant sur le bas clergé issu du tiers état. Lors de son sacre le roi jure de défendre l'Église catholique, mais aussi d'extirper l'hérésie de son royaume. La noblesse forme un corps sans unité partagé entre réactionnaires et libéraux, grands seigneurs et petits barons. On appelle « Ancien Régime » l'organisation politique et sociale de la France avant 1789. À être quelque chose. Rien. La première assemblée de 1791 sera élue au suffrage censitaire; la Convention nationale de 1792, élue au suffrage universel. La condition des membres du clergé est extrêmement variée: les membres du haut clergé, qui sont les archevêques, les évêques, les abbés des grandes abbayes bénéficient souvent de revenus importants. Le clergé séculier (qui vit dans le « siècle », du latin sæcularis), au milieu des laïcs, tient un rôle important dans la vie de la communauté : curés et vicaires tiennent les registres de baptême et de sépulture, distribuent les sacrements comme le mariage, entendent les confessions, célèbrent la messe, organisent les fêtes, s'occupent de l'instruction primaire. Il observe que chaque ordre est subdivisé en catégories plus précises. Elle est jugée par des tribunaux particuliers. Résumé du livre en trois points : livre 1, livre 2 et livre 3 V. Commentaire et critique de l’œuvre VI. L'Ancien Régime (en France) est en effet le nom donné au régime politique de l'histoire de France qui prévalait durant les deux siècles antérieurs à la Révolution française (1789 ou 1792 si on considère l'abolition de la monarchie). Le curé annonce les nouvelles officielles et tient l’état civil. La bourgeoisie bordelaise s'initie à la philosophie des Lumières, à la suite de Montesquieu et notamment dans la Franc-maçonnerie. Les laboureurs possèdent des terres, l'équipement pour les exploiter et un cheptel. Il se caractérise par des structures économiques héritées du Moyen-âge, une société hiérarchisée et divisée en « ordres », l'existence des privilèges et un pouvoir absolu détenu par le roi. Les individus et les groupes socio-économiques ont des relations réglementées par des coutumes multiséculaires qui forment en fait le droit privé.